Le domaine de la famille Revilliod
Mandat : étude de faisabilité/avant-projet
Année : 2018/20
Maître d’ouvrage : Fondation des immeubles pour les organisations internationales
Architecture : Face à Face, Stéphane de Bortoli
Architecture paysagère : rbl architecture paysagère
Coûts de construction :
Parcelle: 643'129m2
Aménagements extérieurs : 620'025m2
Aperçu historique du domaine Revilliod
Du domaine Revilliod au parc du Musée Ariana
En 1864 Gustave Revilliod fondateur du Musée Ariana, hérite de ses parents cet immense domaine. C'était un homme cultivé, qui n'ayant pas besoin de travailler, passait sa vie à voyager.
Gustave Revilliod était également un collectionneur passionné, entre autres de la céramique et des arbres exotiques, qui avaient déjà la faveur de ses parents, Ariane De la Rive et Philippe Léonard Revilliod.
Le domaine Revilliod
À partir de 1828 de grands travaux débutent pour transformer le paysage agricole, acquis par la famille en plusieurs étapes. Les plantes rares proviennent de Grande-Bretagne et avaient été commandées pendant les séjours de la famille.
Entre autres, sont plantés dans le nouveau parc à venir des Cupressus disticha, Cedrus libani, Fagus sylvestris purpurea et Virgilia lutea.
Philippe-Léonard Revilliod décède en 1864. Dès lors, ce seront sa femme et son fils, Ariane Revilliod de la Rive et Gustave Revilliod, qui vont avoir la charge du domaine de Varembé.
Ils seront des acteurs tout aussi importants que leurs prédécesseurs. Sous leur égide, le domaine va poursuivre son agrandissement et se doter de nouveaux aménagements tant sur le plan du parc que sur celui des bâtiments. Des végétaux rares continuent à être plantés, tels que Wellingtonia gigantea, Abies nordmaniana, Araucaria imbricata, Cupressus Lawsoniana, Ginkgo biloba, Ilex aquifolium 'Variegata'.
Les espèces choisies montrent l'engouement de la famille pour les conifères de collection qui vont avoir une place d’honneur dans le parc.
Leur passion horticole est incontestable et selon diverses commandes et listes de plantations, des milliers de roses ont été plantées sur le domaine. Leur passion pour les roses en particulier va jusqu'à la création d'une variété qui porte le nom du fils : la rose Gustave Revilliod. La famille Revilliod possédait même la plus grande roserais d’Europe.
À l'époque, certains aménagements étaient des 'must have' du parc paysager à l'anglaise : des étangs, des grottes, des pavillons, des ruines et des cheminements sinuant le paysage ouvert et encadré par des arbres majestueux. Parmi ces aménagements paysagers construits, seule une grotte existe encore.
Le Musée Ariana
En 1876 Ariane Revilliod décède. Son fils décide de construire un projet monumental : un musée destiné à accueillir ses collections, conservées jusque-là en ville.
En hommage à sa mère, il le baptisera Ariana.
Le chantier va durer plus de 10 ans et pendant ce temps, Gustave Revilliod continue à transformer ce paysage agricole en jardin paysager à l'anglaise jusqu'à sa mort en décembre 1890 lors d'un séjour en Afrique.
(Source: étude historique de la conservation du patrimoine architectural, Ville de Genève, de Véronique Palfi, février 2016)
Synthèse historique
Les éléments paysagers clés du domaine Revilliod sont des grandes prairies à perte de vue, des arbres solitaires dont certains sont bicentenaires et les cheminements paysagers.
Conclusions paysagères et historiques
Le Musée Ariana
L'entrée principale du Musée Ariana se trouvait côté lac, à l'est. Aujourd'hui cette entrée est délaissée et n'est plus utilisée, car la vue sur le lac et le Mont Blanc, décrite comme splendide dans les anciens récits, est empêchée par un rideau de végétation dense et le palais des nations.
Les zones de parking, éléments visuels disgracieux pour les visiteurs du parc du Musée Ariana, sont actuellement cachés par des plantations existantes et des nouvelles proches de la limite de propriété. Ces écrans visuels sont nécessaires pour l'harmonie du parc.
La grotte
La grotte est l'élément construit le plus ancien du domaine Revilliod. Anciennement accessible depuis la place principale du Musée, cet artefact historique n'est malheureusement plus accessible depuis le Musée. Initialement conçue comme pièce alpine, dépourvue de végétation arbustive, la grotte n'est plus entretenue. À la place des vivaces et des plantes naines alpines, une végétation dense et spontanée submerge le lieu. Les emplacements des vivaces entre les tufs calcaires sont toujours visibles. Plusieurs arbres et leurs racines sont en train de détruire la construction en pierre naturelle et béton armé.
Arbres séculaires
Le site héberge plusieurs arbres séculaires. Afin de préserver la mémoire de Gustave Revilliod, ces arbres et leur environnement sont à préserver. Le vaste domaine est propice pour continuer à planter des arbres de collection et de commémoration. La plantation d'arbres ne doit pas interférer avec les vues panoramiques.
Le palais des nations
Le bâtiment principal et ses allées d'arbres implantés de manière orthogonale sont à l'opposé de l'aménagement du parc paysager à l'anglaise. La partie périphérique et l'est du domaine ont maintenu leur aspect paysager naturel. L'ensemble, le parc du Musée Ariana, l'ONU et le Jardin Botanique, font parti du patrimoine historique de Gustave Revilliod. Cet aspect paysager est à maintenir.
Route de Pregny
Un élément historique a été découvert sur la limite de propriété entre le parc du Musée Ariana et l'ONU. Il s'agit d'un mur de soutènement bordant l'ancienne Route de Pregny, actuellement enfui sous une végétation dense de part et d'autre de la limite de propriété.